Quels avantages pour vos élèves ?

Il existe un risque de contre-productivité lorsque l'on fait travailler ses élèves sur des espèces emblématiques, comme les ours polaires, pour illustrer l'érosion de la biodiversité. On transmet l'idée implicite que la perte de biodiversité est un problème lointain et sur lequel ils ne peuvent pas agir directement.

Participer à notre programme est un moyen de mieux connaître la biodiversité de proximité, les élèves découvrent souvent une biodiversité devant laquelle ils passent tous les jours mais qu'ils étaient souvent loin de soupçonner. Ils prennent également conscience que des actions simples (création de friches, arrêt d'utilisation des pesticides, pose de nichoirs...) favorisent efficacement la biodiversité locale.

Les sorties de terrain permettent d'utilisation des clés de détermination qui stimulent le sens de l'observation de nos élèves.

L'utilisation a posteriori de leurs données par des chercheurs du Muséum les responsabilise, et ils se sentent « investis d'une mission ». Des élèves en difficultés dans un contexte d'apprentissage classique peuvent prendre confiance en eux et se retrouver valorisés dans ce contexte où les élèves, accompagnés par l'enseignant, découvrent par eux-mêmes.

Observation d'un papillonInformations[1]

Quel impact sur les élèves ?

Nous avons mené une étude en juin 2014 auprès d'élèves de cycle 3 en Île-de-France. Cette étude cherchait à comprendre si la participation au programme Vigie-Nature École pouvait modifier les relations des élèves à la nature de proximité.

Pour ce faire, nous nous sommes rendus dans 28 classes (558 élèves) dont 16 avait participé à Vigie-Nature École. Parmi toutes les tâches que les élèves étaient invités à réaliser, nous leur demandions de « dessiner leur jardin idéal en ville », sur une feuille A4 au crayon à papier. Sur chaque dessin, nous avons ensuite recensé trois indicateurs: le nombre d'éléments naturels différents (formes de plantes, formes animales, eau, nuage, soleil, etc.), le nombre d'éléments bâtis différents (chaises, tables, maison, piste de roller, etc.) et la présence ou l'absence humaine.

L'analyse de ces éléments montre que plus les élèves ont mis en place de protocoles, plus ils mettent d'éléments naturels dans leur dessin. Dans une autre question, les élèves participants à Vigie-Nature École indiquent, significativement plus que les autres, trouver la biodiversité de l'établissement intéressante. Nous concluons de ces deux résultats, que ce programme de sciences participatives peut permettre aux enfants de développer une meilleure perception de la biodiversité urbaine.

Un autre aspect de cette étude portait sur les préoccupations environnementales des enfants : sont-ils concernés par les questions relatives à l'environnement pour eux-mêmes, pour leur famille et/ou pour la nature de manière générale. Les résultats sont clairs : la participation ponctuelle à Vigie-Nature École ne suffit pas à modifier les préoccupations environnementales des enfants interrogés. Par contre, les enfants qui disent aller souvent dehors quand il fait beau sont aussi ceux qui ont plus de préoccupations biosphériques... de là à encourager les sorties de terrain, il n'y a qu'un pas que nous vous encourageons à franchir !