La biodiversité un concept récent
Définir la biodiversité
Le mot « biodiversité » s'est fait connaître en 1992 au sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Il désigne l'incroyable diversité du vivant, comprenant la diversité des espèces, la diversité génétique, la diversité des écosystèmes, mais aussi et surtout toutes les interactions qui existent à l'intérieur et entre ces trois niveaux. Pour illustrer ce terme, Robert Barbault, professeur en écologie à l'université Pierre-et-Marie-Curie, avait une belle image : « La biodiversité, c'est le tissu vivant de la planète. ».
Définition : Définition de la biodiversité issue de Convention sur la diversité biologique de 1992
Selon l'article 2 de la Convention sur la diversité biologique (signée en 1992), la biodiversité est définie comme :
« La variabilité des êtres vivants de toute origine incluant entre autres, les écosystèmes terrestres et aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie : cela comprend la diversité au sein des espèces, ainsi que celle des écosystèmes. »
La biodiversité est un concept ; elle est forgée par les hommes. C'est une idée portée sur la diversité de la vie, qui fait référence à l'ensemble des composantes et des variations du monde vivant.
Selon cet article, trois niveaux d'organisation principaux doivent être pris en considération:
la diversité écologique : celle des écosystèmes
la diversité spécifique : celle des espèces
la diversité génétique : celle des gènes
Complément : Convention sur la diversité biologique
Accéder au rapport issu de la Convention sur la diversité biologique [PDF], Nations Unies, 1992
Mieux comprendre les trois niveaux d'organisation de la biodiversité
Les scientifiques se repèrent habituellement dans la profusion du vivant en commençant par identifier, décrire et classer la variété des organismes qui peuplent et ont peuplé la Terre. C'est le travail des systématiciens. Cette première composante de la biodiversité permet d'appréhender ce que les écologues appellent la « richesse spécifique » (nombre d'espèces dans un milieu donné, un pays ou la terre entière). Même si les 1,8 millions d'espèces décrites à ce jour constituent une incroyable diversité, elle n'est qu'un élément de la biodiversité. De plus nous ne connaissons que la partie immergée de l'iceberg : les biologistes estiment que 99% des oiseaux ont été identifiés contre seulement 1% des bactéries.
Cette richesse spécifique repose et résulte d'une autre diversité fondamentale quoique « cachée » : la variabilité génétique qu'abrite toute population animale ou végétale. C'est, en effet, à partir de cette diversité qu'ont pu se différencier les centaines de millions d'espèces de bactéries, de plantes et d'animaux qui animent la biosphère. En effet, chaque espèce est constituée d'individus tous différents. Cette diversité à l'intérieur même des espèces est appelée diversité intra-spécifique. Ces différences sont en grande partie liées à leur diversité génétique : les différents individus portent des versions différentes des mêmes gênes (les allèles). Cette variété génétique est en quelque sorte l'assurance-vie de l'espèce, elle lui permet de s'adapter au changement de son environnement.
Enfin, troisième approche majeure de la diversité du vivant, l'approche fonctionnelle ou écologique, qui s'intéresse à la façon dont se tissent les relations entre espèces, au fonctionnement des écosystèmes et à la diversité des fonctions qu'ils assurent (produire de la matière organique, fixer l'azote de l'air, décomposer et recycler la matière morte, capturer des insectes pour s'en nourrir, etc). Ainsi, le réseau du vivant s'est d'abord tissé à partir d'interactions entre les organismes et leur environnement chimique et physique (leur milieu de vie), mais aussi très vite entre organismes se mangeant les uns les autres. Il existe, bien entendu, d'autres types de relations comme des coopérations entre espèces par exemple.